Homélie du Vicaire général Père Manfred Kollig SSCC à l'occasion de la Messe du 25/02/2018 à Saint-Thomas à la mémoire de l'Abbé Alain-Florent Gandoulou décédé le 22 février 2018.
Père Alain, décédé le 22 février 2018
(Cette homélie a été dite en français par le Vicaire général Père Manfred Kollig SSCC qui est de langue maternelle allemande.)
Chers Soeurs et Frères !
Dieu conduit Abraham et Isaac aux limites de la résilience. Sur la croix, Jésus conduit aussi ses disciples à cette limite. Et à travers la terrible mort de l'Abbé Alain-Florent Gandoulou, Dieu nous conduit aussi à une limite. Est-ce que
ça doit être? Pourquoi Dieu a-t-il laissé tomber le Père Alain? Pourquoi ne l'a-t-il pas gardé de son meurtrier?
Ce sont les questions qui viennent à l'esprit dans la vallée.
Jésus invite ses disciples à monter avec lui sur la montagne. Là, ils voient le passé transfiguré, ils voient les prophètes et Jésus transfigurés, c'est-à-dire sous une nouvelle lumière.
Jésus ne laisse pas ses disciples se tenir dans la vallée étroite. Il les entraîne vers le haut. Comme Dieu ne laisse pas Abraham seul dans une situation difficile avec son fils Isaac, Jésus n'abandonne pas ses disciples.
Comme ses disciples Jésus nous invite à aller avec lui sur une montagne. Nous sommes invités à gravir une montagne pour regarder nos vies d'une nouvelle perspective.
Dans la vallée, il est étroit et sombre. Au sommet de la montagne, les gens peuvent voir au loin. La nuit n'est pas seulement noire. Le chagrin n'est pas seulement le désespoir. La mort n'est pas seulement la fin. Au sommet de la montagne, vous pouvez voir le monde, votre propre vie et la vie des autres sous un jour nouveau.
Au sommet de la montagne, même la mort n'est plus seulement sombre. Sur la montagne, les gens ont la grâce de penser à la fin du commencement. Sur la montagne, Dieu donne la largeur et la liberté
intérieure de croire en la vie face à la mort.
L'autel au milieu de notre communauté est quelque chose d'une petite montagne. Nous sommes rassemblés autour de lui aujourd'hui pour que la parole de Dieu nous soit adressée. Sur l'autel se tient le pain et le vin que l'Esprit de Dieu transforme. Ensuite, nous voyons le corps du Christ dans le pain. Nous recevons Christ dans ce pain. C'est la transformation et la transfiguration qui se produisent ici aujourd'hui.
L'évangile d'aujourd'hui nous dit que les disciples sont heureux de la nouvelle perspective. C'est magnifique au sommet de la montagne. Ils voudraient construire des huttes là-bas. Ils veulent rester là. Plus jamais ils ne veulent vivre dans un espace confiné, ne plus jamais vivre dans la misère.
Nous ne pouvons pas rester ici non plus. Après le service, nous retournerons dans la vallée. Après la Sainte Messe, nous vivrons dans notre vie quotidienne normale. Mais nous ne voyons pas seulement le pain eucharistique dans la nouvelle lumière. Non seulement le pain est changé. Nous aussi sommes transformés. Nous aussi deviendrons le corps du Christ dans le monde et pour le monde.
Revenons à notre vie quotidienne et disons aux gens: Nous sommes tristes, mais pas abandonnés par Dieu. Témoignez que nous avons rencontré Dieu. Il ne n’abandonne pas les humains: pas Abraham, pas Isaac, pas Jésus et pas ses disciples, pas le Père Alain et même pas nous.
Amen.